Qui est le frelon, cet hyménoptère géant ? 

Trahi par son bourdonnement bien plus sonore que celui des autres insectes, l’arrivée du frelon effraie car il est réputé dangereux pour l’homme.

Le frelon asiatique est mis en avant par les médias depuis plusieurs années en France à cause des nombreux risques qu’il présente en comparaison de notre espèce indigène, le frelon européen.

Pour bien faire la différence entre eux, il est impératif de les connaître davantage. Faisons le point ensemble.

Caractéristiques principales

Appelé parfois guichard ou talène, il est catégorisé dans la famille des Vespidés.

3 à 4 fois plus gros qu’une guêpe, sa taille varie selon l’espèce. Ainsi, la reine du genre Vespa mandarinia japonica, le frelon géant qui vit en Asie, peut mesurer jusqu’à 5,5 centimètres de long contre “seulement” 4 centimètres pour la reine du frelon européen...

Il se distingue des autres hyménoptères par sa tête large, le vertex, et par son abdomen bien arrondi, le gastre. Chaque espèce arbore ses propres couleurs, c’est d’ailleurs l’une des caractéristiques qui permet de différencier les frelons européens des frelons asiatiques.

Ces insectes sont dits eusosociaux. Ils vivent dans des colonies organisées en différentes castes où chaque individu, fertile ou non, joue un rôle bien déterminé. Cette organisation sociétale est également présente chez les guêpes et les abeilles où les rôles dans la ruche sont hiérarchisés.

Dans ces sociétés, le partage des tâches se fait autour de la reproduction, de l’attention à apporter aux larves et aux jeunes individus, ainsi qu’à l’alimentation. Le travail de chaque membre n’a pour seul but que de servir l’intérêt collectif.

Les échanges entre les individus se font grâce à des molécules chimiques : les phéromones.

C’est ainsi, par exemple, qu’en cas de menace pour le nid l’alerte est donnée et déclenche une attaque massive de l’essaim.

En dehors de la proximité de son nid, le frelon est plutôt pacifique s'il n’est pas agacé.

Sa piqûre n’est pas plus dangereuse en elle-même que celle d’une abeille ou d’une guêpe, hormis, bien sûr, pour les personnes allergiques qui peuvent faire un choc anaphylactique, une réaction potentiellement mortelle.

Cependant, en raison d’une plus grande quantité d'acétylcholine dans leur venin, elle est très douloureuse.

Néanmoins, en cas de piqûres multiples ou selon l’espèce, comme le frelon géant d’Asie, l’issue peut être fatale.

Fort heureusement celui-ci ne vit pas dans nos contrées mais méfiance pour les globe-trotteurs !

Où vit-il et quel est son régime alimentaire ?

Les différentes espèces de frelons sont répandues sur tous les continents, mais l’Asie est le seul où elles sont toutes présentes.Toutes à l’exception d’une seule, le Vespa crabro.

Il est appelé plus communément frelon européen mais on le retrouve également en Afrique et en Amérique. C’est lui qui partage aujourd’hui dans l’Hexagone, contraint et forcé, son habitat avec le Vespa velutina, le frelon asiatique.

D’autres espèces sont, par contre, très localisées, comme c’est le cas pour Vespa philippinensis présent uniquement aux Philippines.

Bien qu’ils se nourrissent de nectar, ils ne sont pas pour autant considérés comme des insectes pollinisateurs. Leur régime alimentaire se compose aussi de fruits trop mûrs tombés au sol, de sève et d’autres aliments sucrés.

Ils attaquent également des insectes, même plus gros qu’eux, à l’aide de leurs puissantes mâchoires, afin de nourrir les jeunes.

En France, la présence du frelon européen n’a pas d’impact sur la vie de nos abeilles.

Ce qui n’est pas le cas du frelon asiatique, arrivé sur notre territoire entre 2003 et 2005, importé accidentellement dans des conteneurs de poteries en provenance de Chine.

Ceux-ci attaquent les ruches, car ils en convoitent le miel et participent à l’effondrement des colonies d’abeilles.

C’est la raison pour laquelle ils posent un vrai problème aux apiculteurs et qu’ils sont considérés comme nuisibles.

L’introduction de nouveaux végétaux ou animaux, dans un écosystème est un danger pour la faune et la flore locales.

En effet, ces espèces n’ont pas de système de défense contre les nouveaux colonisateurs et deviennent bien souvent leurs proies. La mondialisation des échanges favorise ces risques, mais pas seulement !

Ainsi, certaines variétés de tortues exotiques, jetées dans les cours d’eau par leurs propriétaires, sont devenues de véritables fléaux pour la biodiversité, malgré leur aspect bien inoffensif.

Connaître le frelon permet de mieux comprendre pourquoi et comment il faut lutter contre l’espèce asiatique. Invasive, cette dernière est en effet plus néfaste pour nos ruchers, déjà bien assez fragiles, qu’elle ne l’est pour l’homme.

Dans notre dossier spécial frelon, découvrez comment distinguer les nids de ces prédateurs. Il y a t-il une obligation de déclarer leur présence ?

Doit-on fabriquer un piège contre ces hyménoptères ou faire appel à une entreprise spécialisée pour les détruire ?

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