Le moretum est une boisson alcoolisée à base de vin, de baies ou de fruits et de miel fermenté. Particulièrement répandu au Moyen-Âge, on raconte que les hommes d’Église en consommaient les jours de fêtes, ce qui explique qu’on l’appelle également le vin des moines.

Découvrons ensemble ses spécificités et toutes les raisons qui remettent ce breuvage médiéval au goût du jour.

Qu’est-ce que le moretum ?

Parmi les boissons médiévales qui font la part belle au miel, il y a la plus connue, l’hydromel, qui repose sur la fermentation du nectar des abeilles. On retrouve aussi l’hypocras, qui résulte d’une technique de conservation du vin par l’ajout de miel. Beaucoup plus confidentiel, le moretum combine les deux techniques : fermentation du miel et aromatisation du vin par des épices et autres plantes.

En général, les mûres sont une composante classique du moretum, bien qu’on puisse leur préférer les framboises, les fraises, les cerises ou les prunes noires. Le nectar obtenu en est si doux et fruité qu’il peut être dégusté en apéritif ou en vin de dessert, de préférence bien frais.

Mais il existe aussi un autre moretum, lui aussi venu de l’Empire romain, qui est en fait un fromage frais à tartiner agrémenté de condiments, de noix et autres herbes aromatiques. Bien que le miel n’entre pas dans sa composition traditionnelle, il peut tout à fait y être ajouté comme on le ferait avec un toast chèvre et miel, par exemple.

D’où vient le vin des moines ?

À l’origine du moretum, il y a un indéniable héritage latin. En effet, le nom de ce vin au miel est tiré du principal ustensile impliqué dans sa fabrication : le mortier, autrement dit mortarium dans la langue des Romains de l’Antiquité qui le consommaient déjà.

On trouve une recette de moretum dans le Tractatus de modo preparandi et condiendi omnia cibaria (“Traité de la façon de préparer et assaisonner tous les aliments et la boisson”). Cependant, l’origine géographique de ce manuscrit de cuisine moyenâgeuse divise les plus grands historiens et reste difficile à dater précisément, même si tout semble indiquer qu’il provienne du XIVe siècle.

Comment faire du Moretum ?

La recette de moretum la plus commune (celle tirée du Tractatus évoqué plus haut) détaille le processus comme suit :

1.     Tremper 4 kg de mûres dans un litre de vin rouge et laisser macérer pendant deux ou trois jours.
2.     Écraser les mûres et filtrer la mixture.
3.     Ajouter 1 kg de miel (de votre choix) et mélanger.
4.     Porter le tout à ébullition dans une casserole pendant 15 minutes en écumant au fur et à mesure.
5.     Laisser refroidir.
6.     Filtrer à l’aide d’une étamine.
7.     Mettre en fût ou en bouteille.

Le célèbre livre de cuisine médiévale précise que les connaisseurs de moretum préfèrent le laisser vieillir pour le consommer au minimum dans sa deuxième année et de préférence dans la troisième ou quatrième.

En réalité, ces proportions très généreuses en sucre permettaient surtout d’atténuer le mauvais goût des vins souvent médiocres de l’époque.

De nos jours, avec une bonne bouteille de vin rouge pas trop tannique, il vaut mieux se limiter à 1 kg de mûres et à 250 gr de miel (de qualité aussi, cela va sans dire !), selon les préférences de chacun, bien entendu.

Il est également tout à fait possible de rajouter quelques épices comme la cannelle, le gingembre ou la cardamome qui se marient très bien avec l’arôme de ronce apporté par les baies.

Où trouver le vin des moines ?

Certains vignerons, principalement en Occitanie, ont fait de ce vin leur spécialité.

C’est le cas du partenaire que nous avons choisi pour vous proposer un moretum d’une immense qualité disponible ici. La technique utilisée par le domaine du Cardona repose sur la sélection d’un vin vendangé à la main et vieilli en barrique de chêne dans la grotte du chai durant plusieurs années.

Un concentré artisanal naturel de mûre et de cannelle est élaboré à part. Les deux préparations sont ensuite additionnées pour entrer dans une phase de macération qui dure 9 mois jusqu’à la mise en bouteille.

Le moretum se conserve durant 10 ans et il est recommandé de le garder au frais après ouverture.

Vous savez désormais tout du moretum, cette boisson alcoolisée antique dont raffolaient encore les prêtres du Moyen-Âge jusqu’au XVIIe siècle.

Dès que vous en goûterez, vous comprendrez tout de suite ce qui a fait son succès des siècles durant et qui explique aujourd’hui son retour sur le devant de la scène.

Pourquoi ne pas épater vos convives au prochain apéro en leur proposant une dégustation de moretum ? Vous marquerez leur esprit pour de bon, c’est certain !

Revenez nous en parler ici, nous adorons prendre connaissance de vos retours.

Bonne dégustation !