La composition du miel est extrêmement riche, variée et nutritionnellement intéressante.

On sait aussi que les composants du nectar des abeilles sont variables en fonction de la qualité de la floraison et des autres sources mellifères comme le miellat.

Il nous sera impossible de déterminer exactement ce que renferme chacun de vos pots de miel, mais il y a des constantes et des généralités applicables à toutes les variétés de miel français que nous allons examiner à la loupe ici.Vous saurez plus précisément pourquoi les bienfaits du miel sont si nombreux.

Les glucides du miel

Évidemment, impossible de démarrer cet inventaire sur la composition du miel sans parler de son principal atout gustatif : sa saveur sucrée !

Composé à près de 80 % de glucides, le miel concentre essentiellement du fructose et du glucose. Ce sont des sucres bien plus intéressants que l’habituel saccharose que l’on trouve dans le sucre industriel.

Le fructose naturel

Présent à l’état naturel dans les fruits et le miel, il possède des avantages notables sur le sucre blanc : son pouvoir sucrant est supérieur de 20 à 40 % et son indice glycémique est plus bas. Il est donc mieux toléré par les personnes atteintes de diabète et ne provoque pas d’hypersécrétion d’insuline.

Sa métabolisation par le foie contribue à réduire le taux de glycémie par rapport au sucre de table. Le fructose présente aussi l’avantage de ne pas créer de dépendance ou de surexcitation.

Le glucose brut

Le glucose, c’est une source d’énergie à assimilation rapide bien connue des sportifs, mais aussi des diabétiques qui en prennent lors d’épisodes d’hypoglycémie. C’est également le carburant du cerveau humain.

Dans le miel, le glucose est présent à environ 30 % (contre près de 40 % pour le fructose). Plus sa proportion augmente et plus le miel aura tendance à cristalliser rapidement.

Les autres sucres du miel

En quantité bien plus faible, le miel renferme également :

• du maltose (pas nécessaire à l’organisme, mais capable de donner un coup de fouet en cas d’hypoglycémie) ;
• du saccharose (non industriel, cela va de soi !) ;
• du galactose (utile à la construction des tissus nerveux) ;
• du mélibiose ;
• du leucrose (dont la particularité est de ne pas contribuer à la formation de caries dentaires),
• du turanose (présent exclusivement dans le miel, sa mesure permet de définir si un miel a reçu un ajout de sirop de sucre) ;
• du mélézitose (surtout issu du miellat, il permet d’attirer les abeilles. Sa teneur est plus élevée dans le miel de sapin, le miel de forêt et le miel de montagne).

Les vitamines contenues dans le miel

Le miel n’est pas très riche en quantité de vitamines, mais plutôt en variété et elles sont toutes très utiles à l’organisme. Si presque toutes les vitamines du groupe B sont présentes dans le miel, voici celles dont les quantités sont les plus significatives. À noter : les vitamines A, D et K sont aussi contenues dans le miel, en quantité infime.

La vitamine B2

La riboflavine, l’autre nom de la vitamine B2, participe au bon fonctionnement du cerveau, du système nerveux et des muscles, notamment du fait qu’elle facilite l'assimilation du glucose. Elle aide aussi au métabolisme des glucides, mais également des protéines et des lipides. Elle joue un rôle dans la production de kératine, une protéine en partie responsable de l’état des cheveux, des ongles et de la peau.

La vitamine B3

La vitamine B3 ou riacine, longtemps appelée “vitamine PP”, participe à la production d’énergie et aide à réguler le système nerveux. Elle est aussi capable de réparer l’ADN endommagé.

La vitamine B9

Le célèbre acide folique (ou folates), bien connu des femmes enceintes, est le nom le plus répandu de la précieuse vitamine B9. Elle garantit un meilleur renouvellement cellulaire et renforce le système immunitaire. Elle participe au bon fonctionnement du système nerveux. Attention toutefois aux femmes enceintes qui doivent s’en remettre à un avis médical concernant la consommation de miel.

La vitamine C

La populaire vitamine C, appelée acide ascorbique, est un excellent antioxydant. Elle lutte contre le vieillissement cellulaire tout en soutenant les défenses immunitaires par son action positive sur les globules blancs. Elle contribue également à assimiler le fer d’origine végétale.

Les minéraux et oligoéléments du trésor des abeilles

Des minéraux essentiels tels que le potassium sont présents dans tous les miels. On en dénombre une trentaine et leur quantité varie en fonction des variétés de production des butineuses. Toutefois, les miels foncés sont plus riches en sels minéraux et en oligoéléments que les miels clairs.

Le potassium

Le potassium est une matière minérale essentielle au bon fonctionnement de tout notre système nerveux cardio-vasculaire. En effet, il agit entre autres au sein des cellules responsables des contractions musculaires, y compris celles du cœur. Le miel est une excellente source de potassium à ne pas négliger pour éviter les carences assez fréquentes pour ce minéral.

Le sodium

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le miel contient du sodium. Ce sel minéral est responsable du bon équilibre liquidien dans l’organisme. En synergie avec le potassium, il joue un rôle essentiel dans l’influx nerveux et la contraction musculaire. Il est présent majoritairement dans le plasma humain et il faut être prudent avec sa surconsommation qui peut provoquer de l’hypertension artérielle.

Le calcium

Réputé pour son action majeure sur la croissance et la densité osseuse, le calcium est essentiel au bon fonctionnement de tout le squelette. Il entre également en jeu dans les processus de coagulation sanguine, de communication nerveuse, d’activation enzymatique, de contraction des muscles et de solidité dentaire. Le miel est donc tout à fait indiqué pour les enfants de plus d’un an et non-allergiques au venin d’abeilles.

Le phosphore

Le phosphore est présent dans l’ensemble du corps humain. Sans lui, pas de réaction chimique au sein des cellules, pas d’activation de certaines enzymes, pas d’équilibre acidobasique dans le sang. Heureusement, la nature étant bien faite, les sources de phosphore sont nombreuses dans l’alimentation. Il faudrait souffrir de malnutrition sévère pour être en carence de ce minéral tant il est essentiel à notre survie.

Le magnésium

L‘effet antistress naturel du magnésium est bien connu, mais il ne représente pas toutes les actions de ce sel minéral. Il agit auprès de nombreuses fonctions cellulaires essentielles et participe au métabolisme des lipides, à la synthèse des protéines, mais également à la dégradation du glucose, permettant la libération d’énergie. Il aide aussi à réguler l’insuline et le rythme cardiaque. Le magnésium joue un rôle prépondérant dans la transmission neuromusculaire.

Le fer

Le fer est un oligoélément présent dans les globules rouges et les muscles. Il permet de transporter l’oxygène à chaque organe et intervient dans la synthèse de l’ADN et la production de certaines hormones (dopamine et noradrénaline).

Le zinc

Puissant antioxydant que l’on retrouve dans les muscles et dans les os, le zinc est un oligoélément stabilisateur hormonal. Il entre en jeu dans l’état des cheveux et de la peau, contribue au bon fonctionnement du système immunitaire et aide à métaboliser les lipides, les glucides et les protéines.

Les autres composants intéressants du miel

La complexité de la composition du miel est grande, mais nous devions évoquer aussi les autres éléments présents, même en quantité faible.

Les acides aminés que l’on retrouve dans le miel

Le miel contient moins de 1 % de protides. Pourtant, tous les acides aminés libres sont présents (présentés par ordre alphabétique et non par quantité) : acide aspartique, acide glutamique, alanine, arginine, asparagine, cystine, glycine, histidine, isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, proline, sérine, tryptophane, tyrosine et valine.

Les acides aminés sont responsables du stockage et de la bonne distribution à travers l’organisme de tous les nutriments amenés par l’alimentation.

Il s’agit là de processus vitaux pour la santé.

Les enzymes sécrétées par les abeilles

Les amylases alpha et bêta, ainsi que le glucose invertase et glucose oxydase sont des enzymes sécrétées par les abeilles de la ruche pour transformer le nectar en miel. Elles facilitent la digestion des aliments.

Les acides gras

Quelques traces d’acides gras saturés (comme l’acide palmique) sont décelables dans le miel. On y trouve aussi l’acide gras mono-insaturé oléique, abondant dans la nature. Le plus intéressant reste l’acide linoléique (acide gras polyinsaturé oméga 6) indispensable à l’organisme et qui doit être apporté par l’alimentation.

Les autres substances biologiques du miel

Pour finir cette longue liste de substances composant le miel, voici un florilège d’inclassables :

• les flavonoïdes, des tanins qui pigmentent les fleurs et présentent d’excellentes propriétés antioxydantes ;
• des alcools ;
• des esters, qui donnent leur arôme au miel ;
• des pigments ; des grains de pollen issus du butinage ;
• de l’eau !

Vous savez désormais dénombrer les trésors qui entrent dans la composition du miel, sachant que chaque variété de produit de la ruche présentera des variantes soit en quantité, soit en proportion. Vous n’aurez plus à vous contenter de l’habituelle idée que le miel à de nombreux atouts en nutrition.

Maintenant que nous avons vu toute la théorie en examinant la liste des ingrédients, il n’y a plus qu’à passer à la pratique ! Par ici la dégustation !