Épiphanie : la tradition gourmande de la galette des rois !

Voici venue l’heure de la traditionnelle, et non moins délicieuse galette des rois ! Connaissez-vous l'origine de cette fête chrétienne célébrée le deuxième dimanche après les festivités de Noël appelée Épiphanie sur le calendrier ? C’est toute l’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui avant d’évoquer les gourmandises servies en sa mémoire dans nos différentes régions. Et pour vous remercier de votre attention, je ne manquerai pas de vous offrir une recette incroyable, pour l’avoir testée, de galette des rois au miel… de la reine des Vosges évidemment !

Qu’est-ce que l’Épiphanie ?

Ce nom, qui signifie “manifestation” en Grec, annonce l’arrivée du fils de Dieu aux païens. Voyageons dans le temps, il y a plus de deux millénaires pour le comprendre.

C’est à Bethléem que Jésus vient au monde le 25 décembre. Selon l’Évangile de Saint Matthieu, les 3 Rois Mages venus d’Orient, apportent de l’or, de l’encens et de la myrrhe pour fêter la naissance du divin bébé. Gaspard, Melchior et Balthazar auraient été guidés dans leur périple à dos de chameau par l’étoile du berger et seraient arrivés le 6 janvier…

Depuis ces temps reculés, l’ensemble des chrétiens du monde célèbrent la Nativité, Noël et l’adoration des Mages, l’Épiphanie.

Ce jour est férié dans de nombreux pays, mais pas en France où nous le célébrons le dimanche le plus proche de cette date.

Pourquoi manger une galette ?

La tradition de tirer les rois proviendrait des Saturnales de l’Antiquité romaine où des présents étaient offerts aux uns et aux autres à l’occasion du solstice d’hiver. Le “roi du désordre” était désigné dans des scènes de grandes réjouissances grâce à une fève cachée dans un gâteau rond à base de figues, de dattes et de miel. 

Les chrétiens auraient repris la symbolique de la galette, la couronne d’or, pour désigner à leur tour un roi, en référence aux Rois Mages.

Le gâteau était découpé en autant de parts que de convives, plus la part du pauvre, avant que le plus jeune habitant du logis, caché sous la table, en attribue un bout à chacun. La fève désignait alors au hasard le monarque du jour.

Cette célébration, marquée du sceau de la gourmandise, est depuis restée ancrée dans les coutumes.

Je vous glisse ici une petite anecdote pour briller en société !

La galette des rois a failli disparaître pendant la Révolution française, en raison de ses références à la monarchie. C’est à la condition de ne plus désigner un roi ou une reine que la pâtisserie fut sauvée in extremis.

Ce fait historique explique pourquoi il n’y a jamais de fève dans les galettes des rois servies à l’Élysée… et cela est toujours valable de nos jours !!!

La fève, un sujet de collection

C’est très certainement cette petite légumineuse qui désignait le roi du jour dans la galette païenne.

Puis, si elle en a gardé le nom, la fève s’est faite ornement en céramique.

Roi, reine, enfant Jésus, santon, figurines, elle est devenue aujourd’hui un objet culte pour certains collectionneurs.

La “fabophilie” et ses adeptes font le bonheur des fabricants et brocanteurs de tous poils car certaines séries sont rares et leurs modèles s’arrachent dans les ventes.

La fève est un argument commercial pour les boulangers-pâtissiers, mais pour une fois, le marketing est délicieusement apprécié.

Une galette, mais de nombreuses recettes

La recette originelle stipule que la galette est une pâte feuilletée fourrée de poudre d’amande ou de frangipane. Celle-ci est composée au deux-tiers d’une crème aux amandes et pour le restant de crème pâtissière, c’est ce qui la différencie de la pâte aux amandes du pithiver.

La galette à la frangipane est certainement la plus connue en France, mais elle n’est pas la seule version de la couronne des rois gourmande !

En Provence, l’Épiphanie est célébrée avec la brioche des rois ou gâteau des rois. Cette brioche, aromatisée à l’eau de fleur d’oranger, présente un trou au milieu, probablement pour mieux ressembler à une couronne. Elle est recouverte de sucre et de fruits confits qui imagent eux, les pierreries qui recouvraient la coiffe royale.

La fève provençale est le plus souvent un santon, pour être totalement régionale. Toutefois certains puristes mettent une fève pour le roi, le santon désignant la reine.

Le garfou, la galette des rois béarnaise est, quant à elle parfumée à l’anis, au citron et au rhum.

La galette comtoise, moelleuse, est une variante à base de pâte à choux à l’eau de fleur d’oranger. C’est l’une des plus économiques à réaliser et de ce fait, elle est dégustée toute l’année pour faire durer le plaisir.

Mais je vous réserve la meilleure recette pour la fin !

Recette de galette aux amandes et au miel

Selon les us et coutumes, celui qui trouve la fève est le prochain à “payer sa galette”.

Je soupçonne les traditionalistes de vouloir faire durer le plaisir, mais je crois que tout le monde est d’accord !

Quoi de mieux alors qu’une nouvelle recette pour séduire les papilles ? Celle-ci réunit tous les ingrédients et les arômes dont les gourmands raffolent : de l’amande, de la vanille, du rhum et du miel.

Peu chère et vite faite, elle apportera un vent de nouveauté sur votre table.

Pour cela, il vous faut :

●       500 grammes de pâte feuilletée

●       250 g de poudre d’amande

●       4 œufs + 1 jaune pour faire dorer la pâte

●       100 g de beurre

●       100 g de sucre + 1 sachet de sucre vanillé

●       2 cuillères à soupe de rhum ambré

●       3 cuillères à soupe de miel 

●       du sucre glace pour décorer votre galette

Avant de commencer, allumez votre four thermostat 5 ou 6 soit environ 160°.

Préparation de la crème d’amandes

1.      Séparez les blancs des jaunes

2.      battez les blancs avec la poudre d’amande jusqu’à l’obtention d’une crème

3.      ajoutez ensuite le miel, le sucre, le sucre vanillé, le rhum et les jaunes d’œufs

4.      mettez le beurre à fondre doucement dans une casserole et ajoutez-le à la crème d’amande avant qu’il ne soit liquide

5.      mélangez bien avant de laisser reposer environ 10 minutes

6.      pendant ce temps-là, découpez votre pâte en deux ronds équivalents, à l’aide d’une assiette par exemple

7.      déposez une première moitié sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé ou sur un moule à tarte (diamètre d’environ 22 cm)

8.      recouvrez-la avec la crème d’amande puis posez dessus l’autre moitié de la pâte

9.      collez les bords en appuyant légèrement dessus

10.  à l’aide d’une fourchette, tracez le quadrillage typique des galettes puis badigeonnez-la avec le jaune d’œuf à l’aide d’un pinceau avant de l’enfourner pour 30 minutes

11.  à la fin de la cuisson, saupoudrez votre galette avec le sucre glace avant de la remettre quelques minutes à four vif mais avec la porte ouverte

Attention : surveillez bien cette dernière étape afin de ne pas brûler votre glaçage.

Bien sûr, vous n’oublierez pas de déposer une jolie fève sur la crème d’amande pour que le prochain roi perpétue l’usage !

Le miel que vous utilisez peut changer la saveur de votre galette.

À l’instar des recettes de pain d’épices, cet autre gâteau typique de la fin d’année, ceux qui aiment les miels plutôt corsés n’hésiteront pas à employer un miel de châtaignier ou un miel de sapin tandis que les autres opteront pour un miel de tilleul ou toutes fleurs.

N’hésitez pas à innover avec un miel d’acacia aromatisé à la vanille bourbon par exemple, pour des saveurs incomparables.

Et si vous souhaitez rester dans le thème médiéval et l’originalité, servez à vos convives un verre d’hydromel pour accompagner la dégustation.

Je vous souhaite une bonne année et un bon appétit !

https://youtu.be/n-_tSwRVLG8